Le combat pour la laïcité
des écoles primaires
Sous la 3ème République 1870 - 1940
Depuis de nombreuses décennies, l’adjectif « lai » (forme ancienne) ou « laïque et le substantif « laïc » (dictionnaire de l’Académie 1694 et1798) désignent toute personne qui ne fait pas partie du clergé. Le mot « laïque » a toujours son origine dans le mot grec « laos » (peuple). L’on distingue ceux qui font partie de l’église, les clercs, et ceux qui n’en font pas partie, le peuple.
Le mot laïcité est une création linguistique de la seconde moitié du
19ème siècle. Dés 1877, Emile Littré enregistre officiellement dans son dictionnaire le néologisme « laïcité » ainsi que les mots « laïcisation » et « laïciser » dans le supplément de son dictionnaire.
La loi du 28 mars 1882 que fait voter Jules Ferry instaure l’obligation scolaire pour les élèves de 6 à 13 ans et proclame la laïcité en retirant aux autorités religieuses le droit de contrôle de l’enseignement prévu par la loi Falloux (1850). L’enseignement religieux ne peut désormais être donné dans les écoles publiques pendant les heures de classe. Paul Bert et Léon Gambetta ont eu une action déterminante dans l’adoption de la loi de mars 1882. Jules Ferry désirait en effet repousser à plus tard le vote concernant la laïcité pour éviter tout trouble dans l’opinion publique.
Dans une circulaire adressée aux instituteurs le 17 novembre 1883, Jules Ferry définit le nouvel enseignement moral et civique.
La loi du 28 mars 1882 implique la disparition à l’intérieur des locaux scolaires de tous les emblèmes religieux ( statues ; crucifix ; images pieuses). Le clergé dénonce une « école sans Dieu ».
La loi Goblet ( 30 octobre 1886) laïcise l’ensemble du personnel. Le paiement des fonctionnaires est transféré au Trésor Public pat la loi du 9 juillet 1889.
La loi du 7 juillet 1904 interdit l’enseignement aux congrégations religieuses, même autorisées. Désormais aucun religieux ne peut diriger une école. 4000 frères des écoles chrétiennes s’exilent et poursuivent leur enseignement à l’étranger. De 1904 à 1911, 1843 écoles congréganistes sont fermées.
La loi de séparation des Eglises et de l’Etat votée le 9 décembre 1905 affirme que la République « ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ». La laïcité est dès lors instituée pour l’ensemble de l’Etat.
Deux arrêtes du 23 février 1923 modifient les programmes des écoles primaires. La morale est jumelée avec l’instruction civique au cours supérieur.
L’idée de Dieu que les fondateurs de l’école laïque avaient inscrite dans les programmes disparaît de la morale scolaire. Les sources de la morale sont désormais psychologiques et sociologiques.
Edouard Herriot, Président du Conseil lors du Cartel des Gauches de 1924 à 1926 (socialistes sfio ; républicains socialistes ; radicaux socialistes et gauche radicale), exige que l’on applique strictement les lois de 1901 et de 1904 devant le retour progressif des congrégations et leurs demandes d’ouvertures d’écoles. A cette offensive laïque répond pendant plusieurs années une forte opposition catholique.
Albert Bayet, professeur de sociologie à La Sorbonne, penseur rationaliste, réfute les arguments des catholiques contre la morale laïque dans son ouvrage « La morale laïque et ses adversaires » publié en avril 1925. Pour lui, la morale laïque est fondée sur la science.
Le syndicat national des instituteurs reste au fil des années un défenseur vigilant de la laïcité. En 1932, Marcel Giron propose la création d’un Conseil Supérieur de la laïcité.
Pendant le Front Populaire (1936-1938), Léon Blum, Président du Conseil, et son ministre de l’Éducation Nationale Jean Zay sont d’ardents défenseurs de l’école laïque, mais ils ne restent que peu de temps au pouvoir. Dès le 16 novembre 1938, l’École libératrice », le journal du Syndicat national des instituteurs, lance un appel en faveur de « l’école laïque en danger ». En juillet 1939, un groupe parlementaire de « Défense et actions laïques » regroupe 261 députés.
Jean Combes
des écoles primaires
Sous la 3ème République 1870 - 1940
Depuis de nombreuses décennies, l’adjectif « lai » (forme ancienne) ou « laïque et le substantif « laïc » (dictionnaire de l’Académie 1694 et1798) désignent toute personne qui ne fait pas partie du clergé. Le mot « laïque » a toujours son origine dans le mot grec « laos » (peuple). L’on distingue ceux qui font partie de l’église, les clercs, et ceux qui n’en font pas partie, le peuple.
Le mot laïcité est une création linguistique de la seconde moitié du
19ème siècle. Dés 1877, Emile Littré enregistre officiellement dans son dictionnaire le néologisme « laïcité » ainsi que les mots « laïcisation » et « laïciser » dans le supplément de son dictionnaire.
La loi du 28 mars 1882 que fait voter Jules Ferry instaure l’obligation scolaire pour les élèves de 6 à 13 ans et proclame la laïcité en retirant aux autorités religieuses le droit de contrôle de l’enseignement prévu par la loi Falloux (1850). L’enseignement religieux ne peut désormais être donné dans les écoles publiques pendant les heures de classe. Paul Bert et Léon Gambetta ont eu une action déterminante dans l’adoption de la loi de mars 1882. Jules Ferry désirait en effet repousser à plus tard le vote concernant la laïcité pour éviter tout trouble dans l’opinion publique.
Dans une circulaire adressée aux instituteurs le 17 novembre 1883, Jules Ferry définit le nouvel enseignement moral et civique.
La loi du 28 mars 1882 implique la disparition à l’intérieur des locaux scolaires de tous les emblèmes religieux ( statues ; crucifix ; images pieuses). Le clergé dénonce une « école sans Dieu ».
La loi Goblet ( 30 octobre 1886) laïcise l’ensemble du personnel. Le paiement des fonctionnaires est transféré au Trésor Public pat la loi du 9 juillet 1889.
La loi du 7 juillet 1904 interdit l’enseignement aux congrégations religieuses, même autorisées. Désormais aucun religieux ne peut diriger une école. 4000 frères des écoles chrétiennes s’exilent et poursuivent leur enseignement à l’étranger. De 1904 à 1911, 1843 écoles congréganistes sont fermées.
La loi de séparation des Eglises et de l’Etat votée le 9 décembre 1905 affirme que la République « ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ». La laïcité est dès lors instituée pour l’ensemble de l’Etat.
Deux arrêtes du 23 février 1923 modifient les programmes des écoles primaires. La morale est jumelée avec l’instruction civique au cours supérieur.
L’idée de Dieu que les fondateurs de l’école laïque avaient inscrite dans les programmes disparaît de la morale scolaire. Les sources de la morale sont désormais psychologiques et sociologiques.
Edouard Herriot, Président du Conseil lors du Cartel des Gauches de 1924 à 1926 (socialistes sfio ; républicains socialistes ; radicaux socialistes et gauche radicale), exige que l’on applique strictement les lois de 1901 et de 1904 devant le retour progressif des congrégations et leurs demandes d’ouvertures d’écoles. A cette offensive laïque répond pendant plusieurs années une forte opposition catholique.
Albert Bayet, professeur de sociologie à La Sorbonne, penseur rationaliste, réfute les arguments des catholiques contre la morale laïque dans son ouvrage « La morale laïque et ses adversaires » publié en avril 1925. Pour lui, la morale laïque est fondée sur la science.
Le syndicat national des instituteurs reste au fil des années un défenseur vigilant de la laïcité. En 1932, Marcel Giron propose la création d’un Conseil Supérieur de la laïcité.
Pendant le Front Populaire (1936-1938), Léon Blum, Président du Conseil, et son ministre de l’Éducation Nationale Jean Zay sont d’ardents défenseurs de l’école laïque, mais ils ne restent que peu de temps au pouvoir. Dès le 16 novembre 1938, l’École libératrice », le journal du Syndicat national des instituteurs, lance un appel en faveur de « l’école laïque en danger ». En juillet 1939, un groupe parlementaire de « Défense et actions laïques » regroupe 261 députés.
Jean Combes
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