Histoire de l’école primaire en France
L’école primaire a connu une longue évolution en France au cours des siècles. Avant la conquête de la Gaule par les Romains, druides et bardes étaient les maitres du savoir. Les druides, à la fois prêtres, magistrats et éducateurs assurent l’instruction de la jeunesse gauloise noble. Il faut attendre la Gaule romaine pour que soient créées les premières écoles primaires où est dispensé un véritable enseignement aux enfants de 7 à 12 ans.
L’école primaire au Moyen-Age (5ème –15ème siècle)
Au début du Moyen-Age, les écoles ecclésiastiques l’emportent sur les écoles gallo-romaines dans toute la Gaule. L’on trouve alors trois types d’écoles chrétiennes : les écoles monastiques, les écoles épiscopales ou cathédrales et les écoles presbytérales ou paroissiales.
Charlemagne, roi des Francs et empereur d’occident (768-814) a l’ambition d’assurer un niveau culturel minimum dans son empire. Dans son Capitulaire de 789, il demande que des écoles soient créées pour apprendre à lire aux enfants.
Du 11ème au 13ème siècle, l’on assiste à un déclin des écoles monastiques et à un développement des écoles urbaines.
Les petites écoles et les collèges se généralisent aux 11ème et 15ème siècles. Les enfants entre 6 et 8 ans suivent les leçons des écoles dirigées par les curés des villages ou les clercs des villes.
L’école primaire pendant l’ancien régime (16ème – 18ème siècle)
Pendant l’Ancien Régime, l’enseignement primaire est toujours confié à l’église, les protestants encouragent la création d’écoles primaires pour assurer la diffusion de leur foi. Dès 1524, Luther adresse un appel pressant depuis l’Allemagne : « Il faut en tous lieux des écoles pour nos filles et nos garçons ».
La Contre-Réforme qui lutte contre le Protestantisme met en place un réseau d’écoles urbaines. Jean-Baptiste de La Salle et les Frères des Ecoles Chrétiennes contribuent alors au développement de l’enseignement élémentaire. Louis XIV pour lutter contre la Réforme protestante rend obligatoire l’école primaire catholique par la déclaration royale du 13 décembre 1698.
Au 18ème siècle, un grand débat s’instaure sur la nécessité d’instruire le peuple. Voltaire et Rousseau jugent l’instruction du peuple inutile. En revanche, Diderot et Turgot sont les défenseurs de l’enseignement primaire.
A la fin de l’ancien Régime, les progrès de l’alphabétisation restent limités :37% seulement des Français sont assez instruits pour signer leur acte de mariage.
De la révolution de 1789 à la fin du second empire (1789-1870)
Les révolutionnaires manifestent peu d’intérêt envers les « petites écoles » qui restent sous la surveillance de l’Eglise. Les écoles primaires, dans la majorité des paroisses, sont toujours dirigées par des congrégations ou des ordres religieux. La constitution de l’an 3 (22 août 1795) supprime l’obligation scolaire et la gratuité, sauf pour les indigents. En revanche, la liberté de l’enseignement est maintenue.
Napoléon 1er contrôle étroitement les écoles primaires. Toute ouverture d’école doit être enregistrée dans la mairie de la commune. De nombreuses poursuites sont exercées contre les institutrices et les instituteurs qui enseignent sans autorisation. La France est divisée en académies dirigées par un recteur, assisté d’inspecteur d’académie. Une école normale pour la formation des enseignants est créée à Strasbourg en 1811 sous l’impulsion du préfet Lezay-Marnésia.
En 1815, au début de la Restauration, la France compte environ 20.000 écoles primaires. En 1829, on en recense plus de 30.000. L’Etat veille à ce que l’instruction primaire soit fondée sur la religion et le respect de la monarchie. Le maire et le curé sont chargés de la surveillance des écoles. Les écoles mutuelles se développent rapidement mais se heurtent aux frères ignorantins. Dans la majorité des villages, on ne trouve qu’une classe unique, mixte, organisée dans des locaux modestes.
La loi Guizot (28 juin 1833) marque un tournant dans l’histoire de l’école primaire française. Désormais les communes de plus de 500 habitants doivent avoir une école primaire. Toutefois, l’obligation scolaire n’est pas encore établie. En revanche, le sort des enseignants est nettement amélioré. Chaque département doit avoir une Ecole normale de garçons ou s’associer à un autre département pour en assurer le fonctionnement. En 1848, 74 départements ont une Ecole normale. Les maitres sont nommés par le ministre de l’Instruction publique. L’instituteur devient un fonctionnaire de l’Etat. Ce n’est plus l’évêque qui contrôle les instituteurs.
Dès 1835 un premier corps d’inspecteurs primaires est créé. La loi du 28 juin 1833 reconnait la liberté de l’enseignement. Elle distingue deux sortes d’instituteurs : Les instituteurs communaux ou instituteurs publics et les instituteurs privés. Seuls les instituteurs publics bénéficient d’un logement et d’un salaire communal.
La loi Falloux (15 mars 1850) renforce l’enseignement confessionnel des congréganistes et des sœurs. Mais la politique libérale de Victor Duruy, ministre de l’Instruction publique de 1863 à 1869, ouvre une ère nouvelle. L’influence des Congréganistes est limitée. La gratuité de l’école primaire se développe. L’on encourage la création des écoles de filles.
La 3ème République (4 septembre 1870 – 10 juillet 1940). L’école laïque, gratuite et obligatoire – les lois Jules Ferry.
La loi Paul Bert (9 août 1879) fait obligation aux départements de créer une Ecole normale de jeunes filles par département avant trois ans. En Dix ans, 62 écoles normales de filles sont ouvertes.
Les lois Jules Ferry instituent la gratuité de l’enseignement (16 juin 1881), la laïcité et l’obligation scolaire (28 mars 1882).
Le certificat d’études primaires est créé par la loi du 28 mars 1882. 10% seulement des candidats obtiennent cet examen qui devient rapidement le symbole de la réussite scolaire dans les familles les plus modestes.
La loi Goblet du 30 octobre 1886 établit définitivement la laïcisation du personnel. L’article 17 de la loi Goblet précise que, dans les écoles publiques, « l’enseignement est exclusivement confié à une personne laïque ».
Jean Zay, ministre de l’Education nationale dans le cabinet du Front populaire présidé par Léon Blum, fait voter le 9 août 1936 une loi qui porte à 14 ans révolus (13 ans pour les titulaires de Certificats d’études primaires) l’obligation scolaire.
L’école primaire de 1940 à nos jours
Le régime de Vichy supprime le principe de la laïcité de l’état. La loi du 18 septembre 1940 supprime les Ecoles normales. Le gouvernement de Pétain abolit l’interdiction d’enseigner imposée aux congrégations en 1904. La loi du 5 janvier 1941 autorise les communes à subventionner les écoles privées. Les instituteurs francs-maçons sont sanctionnés. Les instructions officielles insistent sur « l’éducation morale et patriotique ».
Après la seconde guerre mondiale, l’école primaire connait une profonde transformation. Dans les années 1950, l’effectif global des écoles primaires atteint 6 millions d’écoliers. En 1962, les écoles deviennent mixtes. La pédagogie mise en œuvre dans les écoles se transforme (groupe français d’éducation nouvelle ; Mouvement Freinet ; centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active). L’instruction des mathématiques modernes remet en question les pratiques pédagogiques traditionnelles. La guerre scolaire est ranimée par le projet d’un grand service public unifié et laïque d’Alain Savary (1982-1984).
Au cours de l’année scolaire 1984-1985, les écoles primaires accueillent en France métropolitaine 3.483.153 élèves dans 42.382 écoles, dont 10.054 écoles à classe unique.
Jean-Pierre Chevènement met l’accent sur les apprentissages fondamentaux (lire, écrire, compter). Il fixe par arrêté ministériel du 23 avril 1985 la durée hebdomadaire de la scolarité à 27 heures réparties sur 9 demi-journées.
La loi d’orientation de Lionel Jospin (10 juillet 1989) organise la scolarité en cycles pour lesquels sont définis des objectifs et des programmes nationaux. Un livret scolaire permet un suivi des compétences acquises par les élèves au cours de chaque cycle. Enfin la loi supprime les Ecoles normales d’institutrices et d’instituteurs qui sont remplacées par les instituts universitaires de formation (IUFM).
Au cours des deux décennies qui suivent la loi d’orientation; de Lionel Jospin ; les ministres successifs de l’Education nationale se sont efforcés de préserver les apprentissages fondamentaux de l’école primaire. Cependant un débat permanent existe désormais concernant la formation des enseignants et les rythmes scolaires. Par ailleurs la lutte pour une véritable laïcité de l’école primaire reste toujours présente.
Quoi qu’il en soit l’école primaire reste le socle le plus solide de la République française.
Elle doit rester aujourd’hui comme hier :
" L’institutrice de la nation" .
Mr Jean Combes
L’école primaire a connu une longue évolution en France au cours des siècles. Avant la conquête de la Gaule par les Romains, druides et bardes étaient les maitres du savoir. Les druides, à la fois prêtres, magistrats et éducateurs assurent l’instruction de la jeunesse gauloise noble. Il faut attendre la Gaule romaine pour que soient créées les premières écoles primaires où est dispensé un véritable enseignement aux enfants de 7 à 12 ans.
L’école primaire au Moyen-Age (5ème –15ème siècle)
Au début du Moyen-Age, les écoles ecclésiastiques l’emportent sur les écoles gallo-romaines dans toute la Gaule. L’on trouve alors trois types d’écoles chrétiennes : les écoles monastiques, les écoles épiscopales ou cathédrales et les écoles presbytérales ou paroissiales.
Charlemagne, roi des Francs et empereur d’occident (768-814) a l’ambition d’assurer un niveau culturel minimum dans son empire. Dans son Capitulaire de 789, il demande que des écoles soient créées pour apprendre à lire aux enfants.
Du 11ème au 13ème siècle, l’on assiste à un déclin des écoles monastiques et à un développement des écoles urbaines.
Les petites écoles et les collèges se généralisent aux 11ème et 15ème siècles. Les enfants entre 6 et 8 ans suivent les leçons des écoles dirigées par les curés des villages ou les clercs des villes.
L’école primaire pendant l’ancien régime (16ème – 18ème siècle)
Pendant l’Ancien Régime, l’enseignement primaire est toujours confié à l’église, les protestants encouragent la création d’écoles primaires pour assurer la diffusion de leur foi. Dès 1524, Luther adresse un appel pressant depuis l’Allemagne : « Il faut en tous lieux des écoles pour nos filles et nos garçons ».
La Contre-Réforme qui lutte contre le Protestantisme met en place un réseau d’écoles urbaines. Jean-Baptiste de La Salle et les Frères des Ecoles Chrétiennes contribuent alors au développement de l’enseignement élémentaire. Louis XIV pour lutter contre la Réforme protestante rend obligatoire l’école primaire catholique par la déclaration royale du 13 décembre 1698.
Au 18ème siècle, un grand débat s’instaure sur la nécessité d’instruire le peuple. Voltaire et Rousseau jugent l’instruction du peuple inutile. En revanche, Diderot et Turgot sont les défenseurs de l’enseignement primaire.
A la fin de l’ancien Régime, les progrès de l’alphabétisation restent limités :37% seulement des Français sont assez instruits pour signer leur acte de mariage.
De la révolution de 1789 à la fin du second empire (1789-1870)
Les révolutionnaires manifestent peu d’intérêt envers les « petites écoles » qui restent sous la surveillance de l’Eglise. Les écoles primaires, dans la majorité des paroisses, sont toujours dirigées par des congrégations ou des ordres religieux. La constitution de l’an 3 (22 août 1795) supprime l’obligation scolaire et la gratuité, sauf pour les indigents. En revanche, la liberté de l’enseignement est maintenue.
Napoléon 1er contrôle étroitement les écoles primaires. Toute ouverture d’école doit être enregistrée dans la mairie de la commune. De nombreuses poursuites sont exercées contre les institutrices et les instituteurs qui enseignent sans autorisation. La France est divisée en académies dirigées par un recteur, assisté d’inspecteur d’académie. Une école normale pour la formation des enseignants est créée à Strasbourg en 1811 sous l’impulsion du préfet Lezay-Marnésia.
En 1815, au début de la Restauration, la France compte environ 20.000 écoles primaires. En 1829, on en recense plus de 30.000. L’Etat veille à ce que l’instruction primaire soit fondée sur la religion et le respect de la monarchie. Le maire et le curé sont chargés de la surveillance des écoles. Les écoles mutuelles se développent rapidement mais se heurtent aux frères ignorantins. Dans la majorité des villages, on ne trouve qu’une classe unique, mixte, organisée dans des locaux modestes.
La loi Guizot (28 juin 1833) marque un tournant dans l’histoire de l’école primaire française. Désormais les communes de plus de 500 habitants doivent avoir une école primaire. Toutefois, l’obligation scolaire n’est pas encore établie. En revanche, le sort des enseignants est nettement amélioré. Chaque département doit avoir une Ecole normale de garçons ou s’associer à un autre département pour en assurer le fonctionnement. En 1848, 74 départements ont une Ecole normale. Les maitres sont nommés par le ministre de l’Instruction publique. L’instituteur devient un fonctionnaire de l’Etat. Ce n’est plus l’évêque qui contrôle les instituteurs.
Dès 1835 un premier corps d’inspecteurs primaires est créé. La loi du 28 juin 1833 reconnait la liberté de l’enseignement. Elle distingue deux sortes d’instituteurs : Les instituteurs communaux ou instituteurs publics et les instituteurs privés. Seuls les instituteurs publics bénéficient d’un logement et d’un salaire communal.
La loi Falloux (15 mars 1850) renforce l’enseignement confessionnel des congréganistes et des sœurs. Mais la politique libérale de Victor Duruy, ministre de l’Instruction publique de 1863 à 1869, ouvre une ère nouvelle. L’influence des Congréganistes est limitée. La gratuité de l’école primaire se développe. L’on encourage la création des écoles de filles.
La 3ème République (4 septembre 1870 – 10 juillet 1940). L’école laïque, gratuite et obligatoire – les lois Jules Ferry.
La loi Paul Bert (9 août 1879) fait obligation aux départements de créer une Ecole normale de jeunes filles par département avant trois ans. En Dix ans, 62 écoles normales de filles sont ouvertes.
Les lois Jules Ferry instituent la gratuité de l’enseignement (16 juin 1881), la laïcité et l’obligation scolaire (28 mars 1882).
Le certificat d’études primaires est créé par la loi du 28 mars 1882. 10% seulement des candidats obtiennent cet examen qui devient rapidement le symbole de la réussite scolaire dans les familles les plus modestes.
La loi Goblet du 30 octobre 1886 établit définitivement la laïcisation du personnel. L’article 17 de la loi Goblet précise que, dans les écoles publiques, « l’enseignement est exclusivement confié à une personne laïque ».
Jean Zay, ministre de l’Education nationale dans le cabinet du Front populaire présidé par Léon Blum, fait voter le 9 août 1936 une loi qui porte à 14 ans révolus (13 ans pour les titulaires de Certificats d’études primaires) l’obligation scolaire.
L’école primaire de 1940 à nos jours
Le régime de Vichy supprime le principe de la laïcité de l’état. La loi du 18 septembre 1940 supprime les Ecoles normales. Le gouvernement de Pétain abolit l’interdiction d’enseigner imposée aux congrégations en 1904. La loi du 5 janvier 1941 autorise les communes à subventionner les écoles privées. Les instituteurs francs-maçons sont sanctionnés. Les instructions officielles insistent sur « l’éducation morale et patriotique ».
Après la seconde guerre mondiale, l’école primaire connait une profonde transformation. Dans les années 1950, l’effectif global des écoles primaires atteint 6 millions d’écoliers. En 1962, les écoles deviennent mixtes. La pédagogie mise en œuvre dans les écoles se transforme (groupe français d’éducation nouvelle ; Mouvement Freinet ; centres d’entrainement aux méthodes d’éducation active). L’instruction des mathématiques modernes remet en question les pratiques pédagogiques traditionnelles. La guerre scolaire est ranimée par le projet d’un grand service public unifié et laïque d’Alain Savary (1982-1984).
Au cours de l’année scolaire 1984-1985, les écoles primaires accueillent en France métropolitaine 3.483.153 élèves dans 42.382 écoles, dont 10.054 écoles à classe unique.
Jean-Pierre Chevènement met l’accent sur les apprentissages fondamentaux (lire, écrire, compter). Il fixe par arrêté ministériel du 23 avril 1985 la durée hebdomadaire de la scolarité à 27 heures réparties sur 9 demi-journées.
La loi d’orientation de Lionel Jospin (10 juillet 1989) organise la scolarité en cycles pour lesquels sont définis des objectifs et des programmes nationaux. Un livret scolaire permet un suivi des compétences acquises par les élèves au cours de chaque cycle. Enfin la loi supprime les Ecoles normales d’institutrices et d’instituteurs qui sont remplacées par les instituts universitaires de formation (IUFM).
Au cours des deux décennies qui suivent la loi d’orientation; de Lionel Jospin ; les ministres successifs de l’Education nationale se sont efforcés de préserver les apprentissages fondamentaux de l’école primaire. Cependant un débat permanent existe désormais concernant la formation des enseignants et les rythmes scolaires. Par ailleurs la lutte pour une véritable laïcité de l’école primaire reste toujours présente.
Quoi qu’il en soit l’école primaire reste le socle le plus solide de la République française.
Elle doit rester aujourd’hui comme hier :
" L’institutrice de la nation" .
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